Chroniques de l'Étrange NO

Bonjour,

Je viens de finir ma première lecture du ldb du jdr (hors chapitre sur hong kong) et j'ai un soucis de compréhension avec les exemples de la magie d'invocation.
D'un côté on a la lame bénie insufflée de yang, qui coûte 3 pour l'effet des trois trésor retirer un point de Trésor mais qui vient avec deux malus: il faut un support et il faut que ce support soit en bois de Saule.
De l'autre la lame du dragon bleu de gwaan dai, qui coute 9, dont quatre pour l'effet trois trésor retirer un point, un effet d edure d'une scène qui ajoute 2 et 3 de plus pour l'effet bonus ajouter un dé, mais sans pré requis.

Du coup ne manque-t-il pas un effet d'ampleur pour justifier la capacité d'invoquer une arme de nulle part, ce qui est quand même bien pratique narrativement ?
A l'inverse, pour ses contraintes supplémentaires le premier sort ne devrait pas vaoir des coût réduit ?

J'imagine que c'est pour des questions de tenir ce qui a été dit dans les romans, mais qu'est-ce ce qui empêche un joueur qui ne le connais pas de réinventer le premier sort sans ses contraintes ? Ou faire un sort d'attaque spirituelle qui invoque un sabre le temps de porter un coup mais qui aurait mécaniquement les memes effet? Sachant que la hallebarde invouqée a bien pour base de dégâts le metal et pas juste ce qu'elle a payé chez les trois trésor, qui vont s'ajouter.

Je vois bien que ce jdr est avant tout narrativiste et qu'il ne faut pas chercher a minmaxer de ouf desssus, même si globalement le système m'a l'air très solide a part ce point, mais je pense que ce point, justement facile a trouver, mérite d'être éclairci. Comment le voyez vous? Sera-t-il corrigé dans le prochain supplément ou l'a-t-il été dans les taonet, que je n'ai pas lu?

Aucune correction ne me semble nécessaire pour ces exemples. En revanche, je suis heureux de pouvoir donner quelques explications sur le fonctionnement de la magie !

On est en train de parler de la Spécialité Invocation, de la Compétence magique Exorcisme.
C'est une Spécialité dont la Puissance est basée sur le score de Métal, qui consomme des points Yin, et pour lequel le jet de magie se fait sur une base de Feu + Exorcisme + 1.

Les sorts constitués pour cette Spécialité peuvent comporter des paramètres issus des effets trois trésors, malus, bonus ainsi que durée, aire, distance, la plupart du temps (bien que cette liste ne soit pas fermée). Ils utilisent des composantes durables comme des armes en bois de saule ou de pêcher, des statuettes ou masques représentant les dieux dont les attributs sont invoqués, etc. ainsi que les mots, gestes et consommables décrits page 316.

Lorsqu'elle est utilisée normalement, cette magie suit les règles habituelles de "magie libre", le PJ peut donc décrire le sort qu'il souhaite, en l'inventant à chaque fois si nécessaire en roleplay, et en précisant les paramètres d'effets qu'il désire, la Puissance associée, de laquelle découlera le nombre de points de Yin à dépenser, et la difficulté du jet associé. Les sorts fournis ne sont que des exemples, qui peuvent être modifiés, combinés, paramétrés différemment pour chaque occasion (soit en utilisant les suggestions proposées entre parenthèse pour améliorer le sort, soit en utilisant les règles complètes selon l'envie). Il s'agit de "guides" destinés à prendre cette magie en main, et ne sont en aucun cas des limitations strictes de ce qu'il est possible de faire ou non (comme précisé page 286, 291, 296 et 297)

A moins que l'effet souhaité pour l'invocation, donc l'attribut divin qui est matérialisé, qu'il s'agisse d'un objet ou d'une bénédiction sur un objet déjà possédé, ne permette d'affecter plusieurs cibles à la fois ou donne des informations sur le scénario, l'utilisation de l'effet ampleur (voir sa définition précise page 293) n'est pas justifié ici. L'impact de posséder temporairement un objet donné est déjà comptabilisé dans les autres paramètres des effets, le cas échéant.

Les deux exemples cités sont cohérents entre eux :

• D'une part, la bénédiction proposée en exemple "pour une arme en bois de saule" peut servir de base à une bénédiction qui ciblerait spécifiquement une arme en bois de pêcher, une arme issue des forges de Yue, ou tout autre objet qu'un PJ donné pourrait avoir en sa possession. Elle ne constitue pas une limite technique, puisque le sort n'est qu'un exemple, et que tous les PJ ont la capacité de proposer une variante de ce sort qui colle à ce qu'ils ont comme ingrédient en réserve. Il n'y a donc rien qui empêche un joueur qui souhaite "réinventer" le premier sort sans ces contraintes, ou avec d'autres contraintes de le faire - en utilisant pour cela les règles résumées page 296. L'invocation d'un sabre spirituel le temps de porter un coup est également autorisé. Le sort ne porterais pas le même nom, n'aurait pas la même description, mais pourrait alors avoir des effets techniques relativement similaires.
• D'autre part, dans le cas de l'exemple de la lame bénie, si on considère le score de dégâts de base proposé à Bois + 3 pour 3 points de Puissance, auquel on ajoute 2 points de Puissance pour rendre l'arme bénie pour tout le combat, et auquel on ajoute 4 de dégâts pour 4 points de Puissance supplémentaire, revient à une Puissance de 9, qui permet d'avoir des dégâts à Bois + 7 pour cette arme en Saule, durant tout le combat. Comparé à la lame de Gwaan Dai qui coûte 9 points de Puissance, pour dégâts à Métal + 4 avec un dé bonus en attaque et en défense, et qui dure la scène, l'effet est relativement comparable. L'une fait plus de dégâts et l'autre est plus versatile. La différence technique est minime, et de toute façon, une infinité de variantes sont possibles, au choix des PJ, s'ils prennent le temps de comprendre et d'utiliser le système "libre" proposé pour concevoir leurs propres sorts.

Hong-Kong : les chroniques de l'étrange est un jeu qui, sans forcément encourager l'optimisation (surtout si elle se fait au détriment du roleplay), décomplexe toutefois totalement le méta-jeu et assume la possibilité pour les PJ d'avoir un regard technique et stratégique sur le système. En d'autres termes : si vous aimez la technique, faites vous plaisir !

Les PJ ont énormément de contrôle sur ce qui est raconté, au travers de la magie "libre", et au travers de l'utilisation du Loksyu pour obtenir des succès automatiques qui permettent aux plus malins d'être certain de réussir les actions qui leur tiennent le plus à cœur.

En même temps, le jeu propose une mécanique qui est totalement en ligne avec le narratif des romans, d'abord au travers de ses exemples qui correspondent à des éléments vus dans les livres racontant les aventures de Johnny Kwan, mais aussi par le fait que les mécanismes proposés représentent une véritable "vision" que les fat si ont de la magie qui les entoure, et qui favorise une dynamique de groupe qui tend vers un équilibre "typiquement" présent dans la mythologie chinoise. Sans être un jeu "narrativiste", nous assumons également que c'est un jeu qui donne la part belle aux descriptions (et récompense mécaniquement ces dernières).

J'espère en effet que nous avons réussi à fournir un jeu qui est "très solide" face aux tentatives de minimaxage - dont j'ai déjà parlé dans de nombreuses réponses précédemment ici et sur le discord - et que cette réponse permet d'éclaircir tous les points qui pouvaient vous paraitre flous. Si ce n'est pas tout à fait le cas, n'hésitez pas à poser d'autres questions, je serais ravi de pouvoir apporter des éclaircissement chaque fois que c'est possible.

D'autant que l'arme utilisée (qu'elle soit en saule, en pêcher, en jade...) compte comme une Composante et apporte donc un bonus au jet - là où "faire apparaître une arme de nulle part" nécessite d'avoir d'autres Composantes sous la main.